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Les communautés culturelles appelées à renflouer les banques de donneurs

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Et si c’était l’un d’entre nous le prochain, serions-nous en mesure d’être soignés ? Les communautés culturelles du Québec se sont posé la question ces derniers jours après avoir entendu l’histoire de Mai Duong, cette mère de 34 ans d’origine vietnamienne qui combat actuellement une leucémie. Si elle ne trouve pas rapidement un donneur compatible de cellules souches pour subir une greffe de moelle osseuse, ses médecins ne lui donnent que très peu de temps à vivre.

Comme les jours sont comptés, les Québécois d’origine vietnamienne se sont mobilisés dans l’espoir de dénicher « la perle rare » qui permettra de sauver la vie de Mai Duong. La mission est loin d’être facile puisque moins de 1 % des donneurs de cellules souches au Québec sont d’origine asiatique. Selon Héma-Québec, les trois quarts des donneurs sont Caucasiens, soit des Blancs. Leur registre compte très peu de donneurs des communautés hispaniques et arabes. Transplant Québec confirme aussi que 158 des 165 donneurs l’an dernier étaient des Caucasiens.

« Ces jours-ci, on a une vie à sauver, mais il faut agir pour s’assurer que le prochain d’entre nous ou l’un de nos enfants qui tomberont malades n’est pas confronté au même problème de trouver un donneur », a tenu à dire le Dr Ba Khoa Nguyen, le dentiste qui a mis sur pied le comité d’appui de Mai Duong.

Il y a sept ans, son ami, le Dr Olivier Diec, lui avait pourtant signalé le problème du manque de donneurs issus des communautés culturelles au Québec. Ce spécialiste de la transplantation de reins était bien conscient qu’il y avait une urgence de diversifier les registres de donneurs tant de sang, de cellules souches, de sang de cordon que de dons d’organes.

Malgré le travail de sensibilisation des dernières années, plusieurs facteurs expliquent toujours la difficulté de recruter des donneurs immigrants. Les bouddhistes qui croient en la réincarnation, par exemple, sont généralement plus réticents. « La première génération qui arrive au pays est aussi souvent plus préoccupée à s’intégrer et à trouver un emploi. Mais il n’y a plus de raisons que notre génération ne contribue pas à l’effort collectif », affirme le Dr Diec qui est un pur produit, dit-il, de la loi 101.

Intégration et soins de santé

Ce sont d’ailleurs les jeunes Québécois de 18 à 35 ans de la communauté vietnamienne qui sont actuellement recherchés pour trouver un donneur potentiel pour Mai Duong. Ils sont invités dès maintenant à s’inscrire au registre de donneurs de cellules souches d’Héma-Québec, puis un test de prélèvement de salive leur sera envoyé pour analyser leur profil génétique. Ces prochains jours, trois centres de distribution de tests seront aussi mis sur pied pour accélérer le processus et augmenter le registre québécois de donneurs. « Si ce n’est pas pour Mai, ce sera pour un autre Vietnamien », a lancé comme un cri du coeur Vlad Stesin, le mari de Mme Duong.

Chez Héma-Québec, cette campagne de mobilisation arrive à point nommé pour renflouer ses banques de donneurs. « Tout le monde qui choisit de vivre ici a le droit d’avoir accès à une réserve collective de sang ou de cellules souches qui est représentative pour l’aider en cas de besoin », mentionne Laurent Paul Ménard, le directeur des communications.

Au Québec, il y a en ce moment une urgence d’augmenter la collecte de sang auprès de la communauté afro-américaine qui souffre d’anémie falciforme ; une maladie qui exige mensuellement des transfusions sanguines. « Cette opération de la communauté asiatique et vietnamienne va forcément créer un effet boule de neige dans les autres communautés culturelles », soutient Mohamed Benkhalifa, un avocat international dont le cabinet MBC inc., basé à Montréal, est spécialisé dans le développement des stratégies de mobilisation des groupes humains pour leurs droits et qui a conseillé le comité de soutien de Mai Duong.

Dans la communauté arabo-musulmane, il reconnaît qu’il y a un effort à faire pour les dons des cellules souches, mais culturellement, les musulmans donnent déjà du sang. « Mais derrière tout ça, il y a l’intégration des communautés et l’accès aux soins de santé qui sont deux points cruciaux pour l’avenir du Québec. On doit abolir nos différences pour aller vers le don de soi qui fait déjà partie des valeurs universelles », affirme-t-il. C’est une question de « droit à l’égalité effective et de droit à la vie ».

http://m.ledevoir.com/non-classe/413794/ancien

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